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valorisation de l'infirmière spécialisée en salle d'opération
j'aimerais convaincre mon employeur sur le fait de valoriser mon titre d'infirmière spécialisée en salle d'opération; car mon année supplémentaire d'études n'est pas encore prise en compte comme telle et je n'ai pas reçu une année d'ancienneté en plus. Est ce que ma spécialisation permet à mon employeur de pouvoir obtenir des subsides nécessaires au fonctionnement de son institution hospitalière?
Eric Delbauve - Président de l'Association des Infirmier(e)s de Namur-Luxembourg
Vous mettez le doigt sur un sujet de débat très vif. Je vais essayer de formuler mon opinion peut-être étendue par rapport à votre question, mais en espérant ne choquer personne.
En effet, nous voyons naître dans notre petit pays (disons même notre Région puisque nous y sommes bientôt) de nombreuses spécialités. Et il est indéniable que ces formations sont INDISPENSABLES alors que l'art infirmier se complique et que nos responsabilités s'étendent. Ceci est un postulat de base : nous avons tous le devoir de nous parfaire, de remettre en question chaque jours nos connaissances et nos pratiques. Nous avons le devoir d'avancer.
J'ai toutefois une crainte (elle est viscérale, non 'raisonnable' - je le confesse et je demande pardon-) lorsque ma profession se bat pour obtenir de nouvelles responsabilités souvent au dépend de notre rôle propre. Nous sommes dans un noeud, il est kafkaïen. Je travaille dans une unité de soins intensifs et j'ai difficile de voir mes collègues heureux de faire un débit cardiaque alors que leurs patients baignent dans leur m.... mais je m'éloigne. Enfin non, peut-être est ce au contraire le centre du débat.
Nous nous hyperspécialisons, à nos frais et sans toucher un franc de plus. Il n'y a que dans notre profession que cela existe. Pour faire nos spécialités, nous restons plus longtemps à charge de nos parents, nous rentrons plus tard sur le marché de l'emploi et nous devrons travailler plus tard pour toucher une improbable pension. J'ai difficile à m'imaginer à 65 voire 68 ans dans mon service de soins intensifs. Parce qu'il est vrai aussi que comme nous sommes tous devenus hyperspécialisés, je ne pourrai pas demander ma mutation vers d'autres services. A moins de reprendre des études à 55 ans et à mes frais.... Ou bien de faire comme tout le monde, quitter ma profession - je me vois bien libraire, ou pourquoi pas une fois que les gamins auront quitté le foyer aller élever avec mon épouse des brebis en Auvergne. La question sur mon devenir professionnel devenant dès lors 'comment pousser mon épouse citadine à me suivre dans ce projet foireux? Mais je m'éloigne de nouveau...
Revenons à nos moutons: je disais donc nous sommes dans un noeud. Et j'avoue avoir beaucoup d'estime pour les gestionnaires de nos hôpitaux qui parviennent, souvent difficilement, à joindre les deux bouts de leur budget - certaines études démontrent un sous financement de l'activité hospitalière de 6 à 10% !!!!
Il est donc irréaliste de mettre la pression sur nos directions pour faire valoriser nos spécialisations hors subsidiation. Il est donc indispensable ici - comme souvent d'ailleurs - de s'adresser à César et donc au SPF Santé Publique.
Ce sujet pourrait d'ailleurs donner lieu à une question parlementaire - je suis prêt à aider mes collègues des associations professionnelles spécialisées à la rédiger et à la transmettre.
La porte est ouverte.
http://www.ainl.be
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