Une avancée majeure pour les infirmiers spécialisés en soins périopératoires - publication d’une annexe V (actes réservés aux infirmiers spécialisés en soins périopératoires)



Suite à l’avis favorable rendu par la CTAI (Commission Technique de l’Art Infirmier) en janvier 2019, c'est avec une grande satisfaction que nous vous informons d'une nouvelle majeure qui impacte directement notre pratique en tant qu'infirmiers spécialisés en soins périopératoires. En effet, un nouvel arrêté royal publié le 29 février 2024 vient modifier les modalités d'exécution des prestations techniques de l'art infirmier, ouvrant ainsi de nouvelles opportunités pour notre profession.

Un des éléments-clés de cette réforme réside dans l'insertion d'une annexe V à l'article 4 de l'arrêté royal, détaillant une liste de prestations techniques réservées exclusivement aux infirmiers porteurs d'un titre professionnel particulier, tel que prévu à l'article 7bis, § 3, du présent arrêté :

“ Annexe V - Liste des prestations techniques de l’art infirmier réservés aux infirmiers porteurs d’un titre professionnel particulier tel que prévu à l’article 7bis, § 3, du présent arrêté

Prestations techniques de soins infirmiers

B1
Manipulations d’appareils de surveillance des fonctions cardiovasculaire, respiratoire et neurologique. Interprétation de paramètres concernant les fonctions cardiovasculaire, respiratoire et neurologique. B2
Coopération aux activités de l’anesthésie et de la chirurgie, sous la supervision du médecin.

Qu'est-ce que cela signifie pour les infirmiers spécialisés en soins périopératoires ?

Tout d'abord, cela représente une reconnaissance significative de notre expertise et de nos compétences dans un domaine aussi crucial que les soins périopératoires. Plus important encore, cela nous confère désormais la légitimité d'exécuter certains actes qui étaient auparavant réservés aux médecins ou sous leur supervision directe.

En effet, le terme "assistance" tel qu'il est défini dans l'A.R. du 18 juin 1990 implique que le médecin et le praticien de l'art infirmier réalisent conjointement des actes chez un patient et qu'il existe entre eux un contact visuel et verbal direct. L’assistance opératoire reste possible pour les infirmiers non spécialisés mais sous contrôle visuel et verbal du chirurgien. Donc, pour eux, rien ne change.

Par contre, la coopération aux activités de l’anesthésie et de la chirurgie, créée dans l’annexe V, est réservée aux infirmiers spécialisés en soins périopératoires. Il faut la différencier de l'assistance par le fait que le contact visuel et verbal entre le médecin et l'infirmier spécialisé n'est pas obligatoire. La présence du médecin lors de l’exécution de l’acte n’est donc plus requise. Il doit juste être joignable dans l’hôpital.

Remarques :

Pour ce qui est de l’anesthésie, cela n’implique pas que le médecin ne peut point quitter la salle, mais bien qu’il n’y a, à aucun instant, une incitation à faire des anesthésies simultanées (cfr Safety first). Il conviendra aux médecins-spécialistes responsables de se baser sur les directives scientifiques et professionnelles en vigueur pour la rédaction des procédures.

Pour la chirurgie, il s’agit de la coopération aux activités telles que l’infiltration sous-cutanée, les sutures cutanées et sous-cutanées, la fixation des drains, la dissection, le prélèvement et la préparation des greffes, l’installation et la manipulation de l’appareillage pour les interventions chirurgicales (l’endoscopie, la chirurgie robotisée) etc., évidemment sur prescription du médecin et selon les conditions définies dans une procédure. Il faut également avoir été formé à réaliser ces actes.

Cette évolution réglementaire représente une étape importante dans la reconnaissance du rôle crucial des infirmiers spécialisés en soins périopératoires dans la prestation de soins de haute qualité et la sécurité des patients tout au long du processus chirurgical.

En conclusion, cette nouvelle réglementation ouvre de nouvelles perspectives passionnantes pour notre profession. C'est une opportunité pour nous de continuer à élever les normes de soins, de jouer un rôle plus actif dans les équipes de soins chirurgicaux et de contribuer encore davantage à la santé et au bien-être de nos patients.

Restons vigilants et engagés dans notre pratique, et continuons à œuvrer ensemble pour offrir les meilleurs soins possibles à nos patients. En effet, il reste encore des batailles à mener comme la révision des normes de personnel dans les blocs opératoires…

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